Les soft-skills, l’avenir de l’homme !

L’on a bien compris que les soft-skills sont l’avenir de l’homme (😘 provocation …ou lucidité ?) : les savoirs techniques deviendront obsolètes de plus en plus rapidement, les algorithmes seront probablement de plus en plus présents, l’automatisation transformera vraisemblablement un nombre de plus en plus important de métiers, entraînant, pour certains, une sur spécialisation.

Bref, ce qui distinguera l’homme dans le travail de demain, ce sont : les compétences cognitives, les processus mentaux qui ne sont pas « robotisables », comme nous le dit Jérémy Lamri[1], les fameuses soft skills, dont les plus en vogue prédit-on seront la créativité et la capacité d’apprendre à apprendre.

La question devient « Et moi dans tout ça, je deviens quoi ? Je deviens qui ? »

Sûr qu’il faudra être flexible, adaptable, ouvert, créatif, …. Car il faudra peut-être changer de secteur, aller vers de nouveaux métiers insoupçonnés aujourd’hui…

D’où les questions cruciales que chacun se pose pour rester dans la course :

  1. « Et moi, quelles sont mes soft-skills » ? Comment les identifier ? Dans quelle mesure ma personnalité me prédispose-t-elle à plusieurs soft skills, lesquelles ? »
  2. Et pour être lucide, réaliste, se demander si quelque chose (une sorte de bug ?) pourrait nuire à l’expression ou à la reconnaissance par autrui de mes soft-skills ?

L’idée ici est de se demander en quoi certaines dimensions de la personnalité donnent accès aux soft skills demandées par le monde du travail.

Sachant que, justement, la difficulté est bien de les percevoir et de les évaluer.

 Sur le premier point « Moi, ma personnalité et mes soft skills »

Rien de nouveau sous le soleil, notre bon Socrate le disait déjà de son temps « gnothi seauton » : connaître sa personnalité pour commencer et investiguer sur la façon de vivre ses émotions bien sûr, puis faire le pont avec les soft-skills. Facile ????

En psychologie, la personnalité se décline sur 5 dimensions (stabilité émotionnelle, caractère agréable, ouverture à l’expérience, extraversion, caractère consciencieux). Chacun de nous se situe quelque part sur un continuum entre deux extrémités (les « – », et les « + »), et la combinaison de ces facteurs constituent notre singularité. Le style émotionnel, quant à lui, se décline sur 6 dimensions (résilience, sensibilité au contexte ambiant, capacité de concentration, intuition sociale, perspective, conscience de soi). Même principe de continuum et de combinaison de facteurs et d’intensité. Pour mémoire, le style émotionnel est une façon récurrente de réagir aux événements ayant une signification affective pour nous. Comme tous les comportements complexes, il résulte à la fois de nos gènes et de notre environnement[2].

 

Il ne reste plus qu’à construire le pont pour arriver aux soft-skills……

 

 

Voici un tableau récapitulant les dimensions « psychologie » et « style émotionnel », que je mets en perspective des 10 soft skills que le World Economic Forum prédit comme les plus demandées en 2020.

Ce tableau est un essai bien sûr et n’a rien de vérifié scientifiquement. A chacun de se l’approprier et de créer ses propres corrélations :

 

 

Pour faire plus simple (quoique ..), l’on peut aussi se reporter aux 4 compétences que Jérémy Lamri définit pour le 21ème siècle : créativité, communication, esprit critique, coopération.

 Sur le second point « Moi, et mes « bugs » ». Dans quelle mesure certains traits de la personnalité nuisent à mes softs skills  » ?

Ce que l’on sait mieux que Socrate dans la connaissance de soi de nos jours, c’est l’omniprésence des biais cognitifs (une bonne centaine, sur ce sujet lire les articles de @Bernard Anselem) qui trouble notre vision de nous-même.

Ceux-là sont capables de nous montrer de nous ce que nous ne sommes pas réellement ….autrement formulé, il se pourrait que l’histoire de qui l’on est que l’on se raconte à nous-même ne soit pas tout à fait objective.

 

 

Par exemple, nous surestimer ou occulter ce qui nous dérange.

Tout à fait possible car l’amour propre agit en « sous-marin ».

 

Pardonnera-t-on à un manager ses accès de colère même s’il est créatif et qu’il sait résoudre des problèmes complexes ?

 

 

Ou encore tout autre comportement inapproprié à un contexte de travail, toute attitude susceptible de jouer de mauvais tours et d’occulter les compétences. Avez-vous des exemples qui vous viennent à l’esprit ? (les défauts de ses qualités ? )

L’idée ici est bien d’être au clair avec certains traits de la personnalité potentiellement nocifs à la reconnaissance de ses soft-skills par l’entourage. En gros, c’est être lucide …. Sortir de l’auto complaisance, et peut-être aura-t-on envie de changer certains traits…Alors, il faut agir …la bonne nouvelle, c’est la plasticité du cerveau !

Voici plusieurs solutions ou exercices à pratiquer pour s’entraîner à modifier certains comportements :

  •  Améliorer la capacité de concentration : se focaliser sur la respiration, utiliser les techniques de méditation,
  • Développer un esprit positif : pratiquer des exercices de bienveillance et de compassion, tels que formuler des vœux pour que les difficultés de nos proches se résolvent rapidement,
  •  Augmenter l’empathie, nourrir le sentiment de lien social : marcher 12 minutes et souhaiter (dans sa tête, mais sincèrement) que toutes les personnes croisées aillent bien (de plus, cette pratique a pour effet de diminuer l’anxiété),
  •  Développer la résilience : penser différemment aux causes des événements négatifs qui arrivent. Si vous êtes du genre à vous accuser vous-même, l’idée est d’identifier les éléments extérieurs qui ont joué un rôle

 

À vous de jouer 😊 Vous me direz ……

NB : pour sortir de l’auto complaisance -processus automatique- opérer ce que les neuro cognitivistes appellent la « bascule » pour passer en mode « adaptatif » (activer le cortex préfrontal), c’est à dire s’obliger à considérer plusieurs critères dans une analyse

 

CERVEAU & PSYCHO N° 111 « On peut faire évoluer son style émotionnel », Entretien avec Richard Davidson, professeur de psychologie, fondateur et directeur du Center for healthy minds, à l’Université du Wisconsin, à MadisonTwitter

CERVEAU & PSYCHO N° 6 « Les cinq dimensions de la personnalité », Martine Bouvard

[1] Jérémy Lamri, « Les compétences du 21ème siècle, comment faire la différence ? Créativité, communication, esprit critique, coopération », Dunod, 2018-2019

[2] Richard Davidson, professeur de psychologie, fondateur et directeur du Center for healthy minds, à l’Université du Wisconsin, à Madison

 

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À Propos de l'Autrice

Je suis Cécile Banon, coach en transition professionnelle et sociologue des entreprises.

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