Apprenons à nous blinder contre le stress

Si on pose comme postulat de base que le bien-être au travail dépend de choses simples : recevoir du soutien (en particulier quand on relève des défis), voir le sens de ce qu’on fait, disposer de moyens suffisants pour faire un travail de qualité, être traité de façon équitable, avec respect et considération, évoluer dans un environnement pérenne avec un avenir prévisible, être payé en retour des efforts fournis ….

Et qu’en même temps, on regarde la réalité du quotidien dans les entreprises : l’automatisation modifie et continuera de modifier le contenu des postes sans que l’on voit jusqu’où ira le mouvement, les urgences ne sont pas l’exception, elles se répètent tant le courtermisme impose une nécessaire réactivité d’immédiateté et d’instantanéité, l’émiettement des tâches (encore aujourd’hui, mais oui) qui fait qu’on ne voit  plus le produit fini, la multiplication des tableaux de bord, des indicateurs de performance, la compétition, ….

On peut se demander (comme le fait Yves Clot) comment le travail est supportable …  et pourtant on ne peut faire autrement (dans la majorité des cas) que de travailler.

En France le travail prend une importance particulière, il est reconnu comme un espace de réalisation de soi et 76 % des répondants à l’enquête de la CFDT « Parlons travail » déclarent aimer leur travail. Ils sont moins nombreux sur les autres items et les scores sont plus nuancés : 57 % disent y prendre du plaisir, et 55 % en être fiers, signifiant à l’inverse que 43 % n’ont pas de plaisir à leur travail et que 45 % n’en sont pas fiers…. Mon propos n’est pas d’en tirer des conclusions et ce que je veux souligner ici est que nous sommes inégaux devant le ressenti et le vécu du travail. Il en est de même devant le stress et le risque de pathologies qui en découle, et ce toute chose égale par ailleurs.

Je veux dire que dans les mêmes situations certains s’en sortent mieux que les autres. Alors pourquoi ?

Schopenhauer disait que « Ce qui est important pour l’homme, ce n’est pas tant ce qui lui arrive que ce qu’il pense qu’il lui arrive ». Et Hans Seyle reprend bien cette notion dans la définition du stress qu’il donne « un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ». La notion de « déséquilibre » et celle de « perception », qui introduit la subjectivité de l’individu, sont particulièrement importantes pour la compréhension du stress.

Mais concentrons-nous ici sur les perceptions. Elles sont basées sur des croyances, qui expliquent notre vision du monde, elles découlent des convictions que nous avons construites tout au long de nos expériences, mais aussi de notre histoire de vie, de ce que nous avons reçu de notre éducation bien sûr, de nos ressources psychologiques, biologiques et sociales. Les perceptions expliquent nos comportements, on agit de telle et telle manière dans telle ou telle circonstance en fonction de la façon dont on perçoit les évènements …. Une double évaluation se produit entre les facteurs de stress et les ressources dont nous pensons disposer (expertise, expériences, compétences, informations, ….) et nous déclenchons, ou non, des mécanismes d’adaptation. C’est ainsi que les facteurs de stress ont plus d’impact sur les uns que sur les autres.

Eh bien dans le fond c’est plutôt une bonne nouvelle, car les perceptions, on peut les faire évoluer … c’est un message d’espoir. Sans vouloir paraître naïve, je suis convaincue que l’on peut y arriver. Car il existe une autre façon de voir les choses, et l’on peut changer sa façon de voir le monde autour de nous. C’est un cheminement.

L’histoire de Katie Byron est inspirante sur ce sujet. Auteure et conférencière, elle est connue pour la démarche qui lui a permis d’identifier et de questionner les « pensées » à l’origine de sa souffrance. C’est une méthode d’auto questionnement qu’elle explique dans son ouvrage « Le travail ». Celui-ci commence ainsi « personne d’autre que vous ne peut vous donner votre liberté ».

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À Propos de l'Autrice

Je suis Cécile Banon, coach en transition professionnelle et sociologue des entreprises.

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